Entrez dans le Manoir Kurayami, lieu qui abrite bien des mystères... Qui est donc le propriétaire des lieux ? Quel est son histoire, son passé ? Venez donc, pénétrez dans cette demeure... Le Manoir sera t-il votre refuge ? Ou causera t-il votre perte ?
 
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"The Life isn't a Fairy Tale" ... I know.

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Akatsuki

Akatsuki

Messages : 1
Age : 26
Race : Démon
Pouvoir spécial : Annihiler les pouvoirs d’autrui en sa présence
Caractère : Prétentieux et mesquin
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MessageSujet: "The Life isn't a Fairy Tale" ... I know. "The Life isn't a Fairy Tale" ... I know. EmptyLun 11 Juin - 18:09

"The Life isn't a Fairy Tale" ... I know. Akafic12
☽ Akatsuki ☾
Lost Devil


Sexe : Masculin
Espèce : Démon
Âge : 17 ans
Orientation sexuelle : Léger penchant pour les hommes...
Nationalité : Anglaise
Autre : Est atteint de "grippe féminine"
Pouvoir ou capacités spéciales :
-Pouvoirs Démoniaques
-Annihiler les pouvoir d'autrui en sa présence


☽ Physique ☾ : (8lignes minimum)


☽ Moral ☾ : (8 lignes minimum)


☽ Histoire ☾ :

La cicatrice que tu as laissée sur ma peau est moins profonde que celle que tu as laissée dans mon cœur…
« Doucement, tes pas se rapprochent de moi, de mon corps gisant. Tu me parles, tu ris, mais je ne peux te comprendre… Le trou béant que tu as laissé dans ma poitrine saigne, l’agonie m’emporte loin de toi, loin de ton monde enfantin. Le rouge teinte ma vision, je ne peux plus rien voir au-delà de cette couleur… Tes éclats de voix se font lointains, distants. Je ressens à présent la douce morsure du froid sur ma peau, à l’intérieur même de ma chair. Peu à peu, le souffle me manque, la vie me quitte. Tu ne peux t’imaginer la rancœur qui me consume, la haine qui me ronge. Comme je regrette… Comme je regrette de t’avoir donné tant de chose, tant d’amour…
La douleur disparait, s’estompe. Je n’ai plus froid maintenant, plus mal. Il n’y a que le silence, les ténèbres et la mort. Je la sens qui m’emporte dans ses doux bras, bien plus accueillants que les tiens… »

Je t’aimais, moi …
Sincèrement…





Londres, le 1° décembre 1723. Le jour de ma naissance. Un jour sombre et froid disait-on. Le jour où l’on connut la plus violente tempête de ces dernières décennies. Le destin… Il ne pouvait que s’agir de cela, d’un signe qui annonçait la naissance d’un être maudit, damné pour l’éternité.

Je grandissais dans une riche famille, appartenant à la noblesse anglaise. Je menais une enfance exemplaire, digne de mon rang, rude, mais pourtant dénuée de toutes couleurs. Fils unique de la prestigieuse lignée des Sullivan, je grandissais sous le regard dédaigneux et hostile de mes deux « parents ».
La vie, à cette époque, me paraissait fade, dépourvue de toutes significations, sens… Je ne voyais jamais mes géniteurs, ceux-ci étant trop occupés pour accorder du temps à leur enfant ou bien même pour s’en soucier. Mon éducation fut donc dirigée par mes gouvernantes et quelques uns de mes domestiques…
Cette enfance, partagée entre un apprentissage stricte et de grandes et interminables réceptions mondains, était un enfer. Un véritable enfer… Un poids trop lourd reposait sur mes frêles épaules. Trop d’attentes, un avenir trop glorieux… Au sein même de ma propre famille, je me sentais comme prisonnier, esclave de mes devoirs.
Et se cauchemar dura dix-sept ans, dix-sept longues années…

Ce fût donc le jour de mon dix-septième anniversaire qu’une lumière brilla dans les tréfonds de mon cœur. Du moins, c’est ce que je pensais à l’époque…






Alors que j’étais assis sur un siège en plein centre d’une immense salle, décorée au plus mauvais goût et remplie de gens plus hypocrites les uns que les autres, je l’aperçus. Au beau milieu de cette foule de visages inconnus elle me fixait de ses grands yeux bleus avec amusement. Un mince sourire se dessinait sur ses lèvres. Je jetais un œil dans sa direction et, nos regards se croisant, elle quitta vivement la pièce, ses longs cheveux bruns virevoltants dans son dos. Etonné, je me redressais brusquement et me frayais un chemin parmi les invités. Elle m’incitait à la suivre, elle m’interpellait. Je le savais...
Je la retrouvais sur le balcon, adossée contre la rambarde, fixant l’astre lunaire qui brillait d’un éclat pâle dans le ciel nocturne.
-Je me nomme Corinna Lisbeth Livingston, dit-elle avant que je n’ouvre la bouche.
Je m’approchai d’elle et me mis à sa hauteur. Bien que je ne puisse voir son visage, j’avais la certitude qu’elle souriait.
-Enchanté Mlle Livingston, lui répondis-je courtoisement. Permettez-moi de me présenter …
-Tugdual Louis Sullivan, je sais, me coupa-t-elle en se tournant vers moi. Je ne peux ignorer le nom de la personne pour qui cette fête est organisée.
Je la détaillais attentivement, remarquant à quel point son visage était rayonnant et son corps gracile. Sa chevelure châtaine retombait en lourdes boucles sur ses épaules, décorée par de simples roses couleurs lilas. Sa robe, assortie à ses ornements, épousait les formes parfaites de la demoiselle.
-C’est vrai… excusez-moi. J’ai parfois tendances à oublier la raison de ma présence dans ce genre d’endroit, dis-je en m’appuyant moi aussi sur la rambarde.
Elle me regarda quelques instants puis demanda timidement :
-Je vous observe depuis le début de la soirée et j’ai toujours la même impression … Vous … Vous n’êtes pas heureux, n’est-ce pas ?
Je restais figé par la surprise. Malgré les efforts que je faisais pour le cacher quelqu’un avait fini pas s’en rendre compte…
-Je vois que rien ne vous échappe…
-J’avais donc raison ? Mais dîtes-moi, pourquoi ne l’êtes vous pas ? Vous descendez d’une lignée renommée, disposez d’une grande richesse et, il me semble, ajouta-t-elle ses joues se rosissant légèrement, que vous avez tout pour plaire.
-Toutes ses chose m’importent peu, soufflais-je en baissant les yeux.
Alors qu’elle s’apprêtait à renchérir quelque chose, une voix familière retentit derrière nous.
-Ah ! Tugdual ! Tu es là ! Nous te cherchions partout … Oh, je vois que tu as déjà fait connaissance avec Mlle Livingston, s’exclama-t-il en s’approchant de nous.
-Père… bredouillais-je, pris au dépourvus.
-Bonsoir M. Sullivan, dit humblement Corinna en faisait une gracieuse révérence. Comment vous portez vous ?
-A merveille, à merveille… Et vous, très chère ?
-Très bien, je vous remercie.
Je restais immobile, écoutant leur discussion. Comme à son habitude, mon père faisait toujours en sorte de détourner une conversation et de la reporter sur lui. Il ne me cherchait pas, j’en étais certain. C’était un prétexte pour approcher Corinna… Personne dans la famille n’ignorait les mœurs le concernant… Je serrais violement le poing. Après tout, son fils n’était qu’une préoccupation secondaire…
-Excusez-moi, mais je pense me retirer. Ce fût un plaisir Mademoiselle… dis-je avant de me tourner vers la salle. Passez une bonne soirée.
Mon père ne daigna de me jeter un regard. A première vue, j’étais parti depuis bien longtemps… Corinna me regarda, navrée. Une fois que l’on engageait la conversation avec son interlocuteur, il fallait au minimum une bonne demi-heure avant que celle-ci ne cesse.

Suite à ce jour, je revis plusieurs fois Corinna, généralement à des réceptions où des bals. Nous nous entendions bien, trop peut être. Elle était pleine de vie, franche et enthousiaste. Une existence qui contrastait avec la mienne, si pâle… Oui, je n’étais rien. Je n’avais aucunes opinions sur le monde, j’étais incapable de penser par moi-même… J’étais un objet, un pantin qui exécutait les tâches ingrates que me confiaient mes parents. Être aux côtés de Corinna me semblait une délivrance, un privilège. J’aimais la voir sourire, rire, admirer telles ou telles choses, s’enivrer du parfum des roses… Je l’aimais. Tout simplement. Quand j’étais avec elle je me sentais vivre, vivre en tant qu’être humain. Je comprenais peu à peu le sens de la vie, ressentais de multiples sentiments. L’ennuie et la morosité avaient laissé place à l’amour, la passion.
Et, je ne pouvais décrire le bonheur qui m’avait envahit lorsque je sus que cette attirance était réciproque.
Nous nous aimions, tout était parfait ….
Jusqu’à ce fameux jour…

Il pleuvait ce jour là, je m’en souvenais parfaitement… Ce douloureux souvenir ne s’estompait pas de ma mémoire, il devenait même chaque jour plus pesant…

Corinna m’attendais dans sa chambre, assise sur une chaise, fixant par la fenêtre la pluie qui tombait. Son esprit semblait s’être égaré quelque part, dans un endroit hors de porté. Elle ne réagit même pas quand j’entrais dans la pièce. Elle restait là, immobile sur sa chaise, son regard ne quittant pas la fenêtre. Je m’approchais doucement, de peur de la brusquer.
-Corinna ?
Elle se retourna brusquement, le visage livide. Ses yeux ordinairement brillant étaient voilés par une ombre indescriptible, inquiétante.
-Tug… Tugdual ?murmura-t-elle faiblement.
Je m’accroupissais devant elle, lui prenant la main pour tenter de la rassurer.
-Oui, je suis là. Qu’y a-t-il ?
Un vague sourire se dessina sur ses lèvres. Elle n’était pas dans son état normal, j’en aurais mis ma main à couper.
-Rien… La fatigue… rien de plus…
Elle se leva lentement tout en prenant soin de ne pas plier sa longue robe de mousseline et me pris les deux mains. Celles-ci étaient parcourues de tremblement. Chétivement, Corinna posa sa tête sur mon épaule.
-Je t’ai attendu… toute la journée.
Je tressaillis soudainement. Sa voix était anormalement rauque. Elle désigna piètrement du doigt la théière fumante et les tasses posées sur sa coiffeuse.
- Peux-tu me servir du thé ?
-Bien sûr, dis-je en m’exécutant.
Alors que je versais l’infusion dans une tasse, mon regard croisa le sien dans le miroir. Dans un fracassement sourd, je la laissais tomber et celle-ci se brisa en mille morceaux, envoyant des éclats de porcelaine dans toute la pièce.
-C-Corinna ?l’appelais-je en chevrotant.
Elle pointait calmement sur moi un pistolet, une horrible expression tordant les traits de son doux visage. La dernière chose que je vis fût ce rictus, cet immonde rictus, déformant les lèvres qui m’étaient si chères.

Elle pressa sur la détente puis un bruit sourd retentit dans la chambre.
Je regardais ma poitrine, sur laquelle se propageait à toute vitesse du sang écarlate, telle une rose pourpre ouvrant ses pétales. Mes jambes se dérobèrent soudainement sous mon poids, comme vidées de toute énergie. Je restais affalé par terre, mes yeux ne pouvant quitter la marre de sang dans laquelle mon corps baignait.
Pourquoi ?
Cette question me brûla les lèvres. Pourquoi ?! Corinna s’approcha doucement de moi, me caressant la joue du bout de ses doigts fins.
-Tugdual … Mon doux Tugdual… minauda-t-elle. Je t’aime, tu le sais n’est-ce pas ? C’est pour ça que je t’ai choisi...
Ses yeux étaient toujours aussi sombres, pourtant il me semblait qu’une lueur brillait en ses prunelles. J’attrapais fébrilement le pan de sa robe. Je ne comprenais pas…
-Pou… pourquoi …
Son visage rayonna un peu plus. Elle passa tendrement sa main dans mes cheveux.
-Tu devrais être si heureux… Tu vas mourir pour moi ! En échange de ta vie, je ne vieillirai jamais, jamais ! Tu vas mourir par amour, n’est-ce pas merveilleux ? Tu es heureux pas vrai ?
Je ne voyais aucunes traces moquerie ou de colère sur son visage. Juste de la joie, de l’émerveillement… A l’instant où son rire cristallin retentit dans la pièce, mon regard se troubla. Le froid… J’avais mal ou sommeil, je ne savais plus… Trop de pensées et de douleurs me tourmentaient. Pourquoi ? Pourquoi m’avait-elle fait ça ? Pourquoi parlait-elle d’éternité ? Pourquoi mon cœur me faisait-il si mal ? Je sentis quelque chose de glacé couler le long de ma joue. De la glace ? Non… Non, des larmes… Ma vision s’assombrit et mon corps s’engourdit peu à peu. C’était donc la fin … Ma fin…
Corinna …














« Tugdual… Réveille-toi… »
Cette voix me sortait peu à peu de ma torpeur. Elle m’ordonnait de refaire surface, d’émerger. Pourtant je ne voulais pas. Je ne voulais pas ouvrir les yeux et regarder la personne qui me parlait. Je ne pouvais pas. Je savais pertinemment que si je me réveillai maintenant je me souviendrai de tout, de quelque chose de douloureux… mais quoi ?
Je sentis soudainement qu’on me prenait par les épaules et qu’on me secouait violemment. Lentement, les rouages de mon esprit se remirent en marche. Mes derniers instants me revinrent cruellement en mémoire. Corinna… La Mort…
J’ouvris brutalement les yeux. Je n’étais pas mort ?!
Je jetais un regard affolé autour de moi. Je me trouvais allongé sur un lit, dans une pièce qui m’était totalement inconnue. Alors que je tentais de me redresser, de puissants bras m’immobilisèrent.
-Ne bouge pas, tu es encore trop faible pour te lever.
Je levais la tête et aperçu un homme aux longs cheveux blancs assis près de moi.
-Qui êtes vous ?! Et où suis-je ?! lui demandais-je avec précipitation.
Il me regarda un instant et je me rendis compte de l’étrange couleur de ses yeux. Ils étaient d’un doré foncé, à mi-chemin entre l’orange.
- Appelle-moi Noctis, dit-il calmement, relâchant mes bras. Si tu es ici c’est parce que je t’ai sauvé. Ne me demande pas pourquoi, je ne le sais pas moi même…
Je l’observais sans bouger, le détaillant attentivement. Il n’était pas normal. J’en étais sûr. Il était trop étrange, trop pâle, trop impressionnant, trop beau pour être un être comme le commun des mortels… Je baissais les yeux, troublé.
-Que c’est il passé ? Co… Corinna m’as tué… Alors pourquoi ne suis-je pas mort ?demandais-je amère, parlant avec une rage contenue.
-Pas exactement. Tu n’es pas exactement mort, rétorqua-t-il.
Un frisson me parcourus. Que voulait-il dire ? Que signifiait sa dernière phrase ? Je relevais péniblement le regard et affrontais le sien, indescriptible.
-Un démon. Voilà ce que tu es à présent.
Ces mots retentirent violement à mes oreilles, ne faisant qu’ouvrir un peu plus la plaie béante de mon cœur. Démon… Non. Ce n’était pas possible, impensable. Pourtant, une voix malsaine me souffla qu’il fût tout aussi impossible que je puisse survivre à la mort…
Je ne disais rien et ne le quittais pas des yeux, une expression neutre au visage.
Le vide. Le noir. Rien, je ne ressentais et ne voyais plus rien.
-En échange de ton âme elle a souhaité abandonner la sienne pour renaître en tant qu’être immortel, m’expliqua t-il sans me quitter des yeux. Je suis désolé… Je savais ce que tu ressentais pour elle…
Sans que je m’en aperçoive, des larmes roulèrent le long de mes joues.
Im… Impossible…
Il me regarda douloureusement et posa sa main sur la mienne.
-C’est fini à présent. Tu peux oublier cette fille égoïste…murmura-t-il.
Je m’essuyais fiévreusement les yeux et me promis une chose. Jamais plus je ne pleurerais sur mon sort. Jamais…


C’est cette fameuse nuit que mon destin prit un violent tournant. J’allais oublier pour toujours Corinna, effacer son existence futile de mon esprit. Après tout, ce n’était qu’une femme comme une autre, une femme cupide, sale…
Je poussais la lourde porte de chêne et pénétrait dans la chambre muette. Elle était là, allongée dans son lit, dormant calmement. Cette vue me fit entrer dans une rage folle. Elle m’avait tué mais réussissait néanmoins à dormir paisiblement, sans état d’âme ni regrets…
Je m’avançais lentement vers elle, me penchant au dessus de son visage pâle. Un visage que j’avais tant chérit… Corinna était encore plus belle qu’à l’accoutumé. Sa peau laiteuse avait maintenant une teinte parfaite, dénuée de toutes imperfections. Son corps gracile me semblait plus fin, plus beau… Elle avait changé… Ce n’était plus cette beauté sereine mais une beauté froide. Terrifiante. Ma main effleura sa joue puis descendis lentement le long de son cou où elle s’arrêta. Une lueur farouche illuminait mes yeux. Vengeance… Ce mot me sembla alors exquis. Violement, je resserrais l’étreinte de ma main autour de sa gorge nue. « Un démon peut mourir par la main d’un autre » m’avait expliqué Noctis. Je ne pus dire à quel point je fus heureux qu’il me l’apprenne. Je pouvais enfin me venger de cette traitresse, reprendre ce qui m’était dû.
Dans son sommeil, Corinna s’agita brusquement puis ouvrit les yeux. Dès qu’elle me vit, une expression de terreur tordit ses traits angéliques. Elle se débattit mais en vain, la motivation qui me portait n’avait aucune limite.
Je la tuerai.
Petit à petit elle respira plus difficilement et ses mouvements se firent plus lourds. Quelques larmes perlèrent même au coin de ses merveilleux yeux bleus.
-Pourquoi Tugdual… Pourquoi ?me demanda-t-elle en pleurs.
Un sourire mauvais étira mes lèvres. Le visage qu’elle m’offrait ne faisait qu’accroitre un peu plus ma détermination. C’était délicieux de la voir comme ceci, aux portes de la mort. Je me penchais un peu plus vers elle et lui susurrais à l’oreille :
-C’est étrange, mais je crois t’avoir posé la même question cette nuit là…
Puis, je l’entendis pousser son dernier souffle. Je ne me serais jamais douté que l’on puisse haïr à ce point l’être qui nous était autrefois le plus cher…
Je regardais avec un amusement macabre le corps inerte qui gisait dans les draps. Elle avait voulu être jeune est belle pour toujours… Son rêve me semblait à présent exaucé.
-Oui… Tu ne seras jamais plus belle que dans la mort. Adieu, Corinna…
Elle n’était qu’une enfant qui ne voulait subir le même destin que ses chères roses… L’expression de dégout qui tordait son visage quand celles-ci se fanaient ne quittait pas ma mémoire. Corinna ne voyait que l’apparence. Ce n’était qu’une fillette superficielle. Une fillette que j’avais pourtant aimée…
Je quittais cette maudite demeure, un rictus moqueur au visage. Tugdual avait disparu. L’humain avait disparu à jamais pour laisser place à lui ; au démon.


Les jours s’écoulèrent lentement, renforçant peu à peu mes liens avec Noctis, qui était à présent devenu mon « maître ». J’étais son disciple, à qui il apprenait chaque jour différentes choses. Il m’avait même renommé Akatsuki. Mon nom de démon. Cela signifiait « Lune Rouge » en japonais d’après lui. Je trouvais ce prénom étrange, ne m’allant pas du tout. Pourtant, les ordres de Noctis étaient les ordres. Je devais accepter sans rien dire… Oui, à cette époque encore je n’étais rien de plus que son disciple et lui mon maître. A cette époque…

Mais s’en que je ne m’en aperçoive vraiment, notre relation changea petit à petit.
Noctis était un démon étrange, violent et cruel. Des fois, dès qu’il était en colère ou que quelque chose l’agaçait, il me frappait, déversait sa fureur sur moi. Pourtant je ne disais rien et le laissais faire. Il avait tout les droits sur ma nouvelle vie. Après tout, c’était lui qui m’avait sauvé de la mort…
Mais de temps en temps, cela arrivait plus ou moins fréquemment, après s’être calmé, il s’excusait, me prenant même quelques fois dans ses bras. Il me suppliait de lui pardonner, de ne pas le haïr.
Je ne comprenais pas. Lui qui était si dur se montrait pourtant si doux envers moi…
C’était cruel. Si cruel…
Noctis était devenu ma raison de vivre, la seule chose qui permettait de me tenir sur cette Terre. J’haïssais ce démon tout autant que je l’aimais. C’était inexplicable… Son regard était toujours froid, n’exprimant aucuns sentiments. Mais il arrivait que, quand il le posait sur moi, une vague lueur illuminait ses pupilles dorés. Oui, Noctis était un être étrange, qu’il m’était impossible de comprendre…

En parfait « disciple » j’appris les bases des pouvoirs démoniaques et, bien sûr, à passer de pactes avec les mortels. Globalement, c’était assez simple. Il fallait apparaître à un mortel en détresse et lui proposer ses services en échange de son âme. Le seul bémol, si on pouvait le dire ainsi, était que nous devions appartenir au mortel tant que son vœu n’était pas réalisé… Il fallait donc se montrer patient et –très- obéissant. Une fois le pacte fait, nous ne pouvions le briser… Il n’y avait aucun moyen sauf un ; la mort de l’humain ou du démon. Les humains, ayant une vie éphémère, faisait cela arrivait fréquemment. Qu’un démon puisse mourir était fort peu probable, pourtant, il y avait un moyen « assez simple » ; désobéir à son maître. Noctis avait particulièrement insisté sur ce point. Si notre maître nous ordonnait quelque chose, nous devions le faire, peut importe les moyens et les circonstances. Si jamais nous faillons à cette règle, nous mourions sur le champ.
Dès qu’il eut finit de m’apprendre cette dernière partie, il se mura dans le silence, le visage empreint d’une douleur que je ne lui connaissais pas. J’ouvris la bouche pour lui poser une question, mais il me devança en y répondant directement.
-Une agonie. On peut dire que cela ressemble à une sorte d’agonie, articula t-il difficilement. Je… J’ai déjà assisté à cela. Mais sache que moi, je ne désobéirais jamais à mon maître, Akatsuki. Même si ta vie en dépendait.
Cette phrase là me fit l’effet d’une douche glacée. Il venait clairement de me faire comprendre que, même si j’étais aux portes de la mort et qu’il devait exécuter un autre ordre, il me laisserait mourir tranquillement. Bien… Au moins, les choses me paraissaient claires à présent. Noctis ne mettrais pas sa vie en danger pour son élève. Le lien que j’avais cru voir s’établir entre nous s’estompa soudainement, faisant voler en éclats mes idées ridicules. Je n’étais rien pour lui.
Rien.
Malgré le fait que je disais accepter cette situation, cela m’énervais. Profondément même. Je respectais Noctis plus que quiconque en ce foutu monde, si on ne pouvait pas parler d’admiration. Mais lui, lui, il se moquait éperdument de moi. J’en venais même à compter les jours, me demandant au bout de combien de temps m’abandonnerait-il. Aussi étonnant que cela puisse l’être, j’étais à ses côtés depuis déjà trois ans. Trois ans…

Trois longues années avant que je ne découvre « pourquoi »…
Cette nuit là, quand il m’avait demandé de lui rapporter des livres qui se trouvaient dans sa chambre, je savais que je n’aurais dû y aller. Je le savais… Pourtant, je n’ai pas écouté cette voix. Je n’aurais jamais dû. Jamais…
Ce n’était pas la première fois que j’entrai dans cette pièce. Je la connaissais bien, comme toutes les autres parties du manoir où nous logions. Mais ce soir là, Noctis avait oublié de ranger quelque chose ; de la ranger. Elle était posée sur son bureau, juste à côté de la pile de livre. Je n’aurais pas dû la regarder… Illuminée par la faible lueur d’une bougie, mon regard ne pût que se porter sur elle, cette mystérieuse peinture… Noctis y figurait, installé confortablement dans un fauteuil capitonné. Et, à sa droite se tenait une personne plus jeune, à la silhouette plus menue. Mon sang se figea dès que je la reconnu. Ce n’était pas possible… Tout bonnement et parfaitement impossible. Pourtant, on ne pouvait douter de son identité… Mes doigts, parcourus de multiples tremblements, agrippèrent violemment le cadre de bois et le portèrent à ma hauteur de vue. Impossible…En dessous de chaque personne, un nom y était gravé.
Celui de Noctis et d’Akatsuki.
Horrifié, je laissais le tableau m’échapper des mains qui tomba au sol dans un bruit sourd. Confus, je reculais d’un pas et butais aussitôt contre quelque chose. Les sens encore embrouillés, je sursautais malgré moi.
-Tout va bien ?
Cette voix si familière me fit l’effet d’un court-circuit.
Noctis… Noctis !
J’ouvris la bouche mais fus incapable de répondre. Non, ça n’allait pas… Plus rien n’allait bien ! Je jetais un coup d’œil vers la peinture puis vers mon interlocuteur, la bouche sèche. Sans en prendre conscience, je fixais aussitôt le sol, évitant son regard ambré. Un flot de questions envahit mon esprit, ainsi que ces deux mots qui m’étaient à présent si familier ; « pourquoi » et « impossible ». Ma gorge se serra, nouée par tous les mots qui voulaient s’en échapper. Il posa une main sur mon épaule et murmura mon nom d’un ton interrogateur. Presque par réflexe, je le repoussais de toutes mes forces.
-Ne t’approche pas de moi !hurlais-je en titubant contre la porte. Ne t’approche pas…
Ma voix se brisa soudainement et je quittais du plus vite que je pouvais cette pièce. Il me cachait quelque chose… Ce n’était pas moi sur le tableau, j’en étais certain…Mais qui ? Qui ?!
Arrivé dans ma chambre, je me laissais glisser contre la porte, le visage en sueur. Il y avait cette possibilité… Celle qui m’était apparue si clairement et que je voulais oublier… Pour la énième fois, un « impossible » cristallin retentit en moi. Une larme perla au coin de mon œil. C’était donc ça… J’avais enfin compris « pourquoi »…Pourquoi Noctis m’avait sauvé et donné ce nom. En y repensant, cela m’avait toujours paru étrange… Mais la vérité était là, elle m’apparaissait avec une simplicité déconcertante. Il me gardait car je lui ressemblais comme deux gouttes d’eau… Il ne devait voir en moi qu’un remplacent, une copie conforme de l’original... Cet homme, le premier « Akatsuki »… Qui était-il ? Qui était-il pour Noctis ?! Quelqu’un d’important… Sans doute bien plus que je ne l’étais…
Une moue ironique pris place sur mon visage. Je n’étais donc définitivement rien pour lui. Rien. Ma poitrine me brûla soudainement, comme si pour la deuxième fois je mourais. Ça faisait mal.
Très mal…
Des picotements se firent sentir dans mes yeux, m’arrachant d’autres larmes. Non… Je ne devais pas… Je me l’étais promis… Ne plus jamais pleurer sur mon sort…
Dans un effort violent, j’ordonnais à mon corps de cesser toutes ses futiles marques de faiblesses. Reprenant une respiration calme, je me dirigeais vers mon armoire et en sortis quelques affaires que je jetais sur mon lit.
Rester ici ne me servait à rien. Je ne lui servais à rien… C’était un mensonge. Une immense mascarade. Il ne me considérait pas comme un disciple ou élève… Juste comme un…
-Peu importe notre relation ! Quelque chose basée sur le mensonge ne mène à rien… fulminais-je.
Encore une fois, toutes mes belles illusions avaient volées en éclats… Noctis ne me voyait pas comme je le souhaitais, mais au moins, il acceptait ma présence à ses côtés. Ça me suffisait amplement. Mais en voyant ce visage enjoué, ces cheveux d’un blond pâle et ces yeux vermeils, tout c’était brisé…Tout. Pour une fois depuis longtemps, je ressentis à nouveau ce trou dans ma poitrine… la même douleur que m’avait causée Corinna…
La porte de la chambre s’ouvrit lentement et Noctis apparu au seuil, la mine grave. Stupéfait, je restais figé sur place, ne pouvant le quitter des yeux. Profitant de mon désarroi, il avança d’un pas dans la chambre et referma la porte d’un coup de talon.
-Akatsuki… On doit parler…
Cette phrase sonnait curieusement dans sa bouche. Il l’avait prononcé d’une façon presque inaudible et pourtant si violente... Son regard de félin, impassible et terrifiant m’était impossible à affronter. Je baissais la tête, troublé.
« Je déteste ce type… »
Il s’avança vers moi sans pour autant me quitter des yeux. Il savait. Il savait que je l’avais vu… Gêné, je me retournais pour faire face à la fenêtre, feignant de scruter le ciel nocturne. Sans que je ne sache vraiment pourquoi, mon corps tremblait comme une feuille.
-C’est bon, j’ai déjà compris. Tu peux partir, dis-je en tentant de maîtriser ma voix.
- Laisse-moi m’expliquer !
Au ton autoritaire de sa voix, je ne pus réprimander un rire. Etait-ce un ordre ? Croyait-il qu’il lui était encore permis de m’en donner ?! Par mégarde, mon regard croisa le sien dans le reflet de la vitre. Noctis semblait assez contrarié… Par ma faute ? Parce que je savais ? Je détournais légèrement les yeux et lui parlais sur un ton froid.
-Il n’y a rien à expliquer. Pars s’il te plait.
Je vis clairement l’éclat dans ses yeux redoubler d’intensité. Il s’avança furieusement vers moi, m’attrapa par le bras et m’obligea à lui faire face.
La colère…
-Ne me touche pas !criais-je en me débattant.
-Je ne te lâcherais qu’une fois que tu m’auras écouté !
Aussitôt, je sentis toute la colère et la rancœur que j’avais essayé de contenir éclater. C’était tellement évident… Tellement. Il ne voulait pas de moi… Juste de mon image…
- Je ne veux pas écouter tes excuses à deux balles ! Tu t’es juste foutu de moi pendant tout ce temps ! C’est tout ce qu’il y a à dire ! Tu voulais juste mon apparence à tes côtés… Alors que moi, pendant tout ce temps… Je…
Je me stoppais de parler, un torrent de larmes ruisselant sur mon visage. C’en était trop… Il fallait qu’elles s’arrêtent ! Je ne voulais pas qu’il me voit comme ça… Pas lui… De ma main libre, j’essayais tant bien que mal d’essuyer mes yeux.
-Pourriture, chuchotais-je faiblement.
Noctis me lâcha doucement et resta quelques instants silencieux. J’avais vu juste, cela ne faisait plus aucuns doutes… Il me sembla alors que mon cœur se déchira un peu plus. Pourquoi lui ?!
-Au début. C’était vrai au début… Quand Corinna alla me trouver et me proposer ton âme en échange de sa transformation, cette idée me traversa l’esprit. « Pourquoi pas ? »ai-je pensé…
Le son de sa voix retentit en écho à mes oreilles. Il le savait depuis le début ? C’était à cause de lui que…
Je serrais rageusement le poing, m’apprêtant à répliquer quelque chose. Mais, il continua.
-Et puis, peu à peu, à force de t’avoir à mes côtés, j’ai fini par remarquer que vous ne vous ressembliez pas du tout. Tu étais un gamin par rapport à lui, il était calme et posé et toi puéril et arrogant… J’ai étais déçu… Pourtant, j’ai fini par apprécier cet aspect de toi. J’ai fini par t’apprécier à ta juste valeur.
Je gardais la tête baissée, remémorant ce qu’il venait de dire. Alors comme ça, Noctis m’appréciait ?
« Mensonge.»
Alors que je ne m’y attendais pas, ma voix s’éleva dans la pièce.
-Tu mens… Tu te fous encore de moi c’est ça ?! Tu n’as pas arrêté de m’ignorer, de te montrer distant ! Et après, tu dis que tu m’apprécies ?! Arrêtes de dire des conneries !
Je le toisais froidement puis me dirigeai vers la porte, les nerfs en boule. C’était fini. J’allais partir et mettre un terme à tout ça. Partir loin de lui… Loin de ses souvenirs…
Mais, dès que je voulu ouvrir la porte, celle-ci se bloqua instantanément. Je tournai la tête et aperçus à hauteur de mes yeux, le bras de Noctis qui la retenait. Il me retourna violemment et me souleva le menton, me forçant ainsi à regarder son regard ambré.
-Je ne te laisserai pas t’enfuir…murmura-t-il.
Sentant son souffle me caressant le visage, je me débattis sauvagement. Mais c’était inutile… Il était beaucoup trop fort pour moi…
-Laisse moi partir…réussis-je à articuler.
Un maigre rictus étira ses lèvres. Il devait adorer me voir dans cette position de faiblesse… Malgré le fait que c’était lui, Noctis, il n’en était pas moins un démon… Mais, presque aussi vite qu’il était apparu, il s’estompa. Son visage redevint sérieux, comme il l’était si souvent. Il me fixa d’un air grave et ne bougea plus. Puis, il passa ses mains dans ma nuque et approcha doucement son visage du mien. Avant que je ne puisse faire le moindre geste, je sentis ses lèvres sur les miennes.
Impossible.
Un claquement sourd résonna dans la pièce. Je me tenais adossé contre la porte, haletant. Il me regarda d’un air neutre et porta une main au côté droit de son visage. Au coin de sa bouche s’échappait un mince filet de sang. J’examinais ma main, encore sous le choc.
-Que…
D’un geste nonchalant, il essuya sa lèvre ensanglantée avec la manche de sa chemise et réajusta son col froissé. Je me mordais la joue, sentant de nouvelles larmes me brûler les yeux. Pourquoi avait-il fait ça ?! Il ne s’était pas assez foutu de moi comme ça ?! Retenant avec difficulté les pleurs qui m’oppressaient la poitrine, je plantai mon regard dans le sien.
-Pourquoi et ce que tu… Ce n’est pas assez c’est ça ?! Tu ne t’es pas assez amusé ?!lui lançais-je à la figure. Arrête de jouer avec moi… Je n’en peux plus…
N’y tenant plus, je laissais éclater le sanglot qui m’étouffait et glissai contre la porte. Me recroquevillant sur moi-même, je me cachais le visage de mes mains. Etait-ce aussi plaisant de me voir pleurer ? Était-il enfin satisfait ?
Soudainement, de puissants bras m’étreignirent. Je ne levais pas la tête, trop impuissant pour cela.
-Pourquoi es-tu comme ça ?demandais-je dans un murmure.
Je l’entendis rire doucement.
-Ne me suis-je pas fait comprendre ? Tu es vraiment un idiot, Akatsuki…
Je ne répondais rien, attendant qu’il termine. Pourtant, la phrase que j’attendais si ardemment n’arriva pas… Je le repoussais brutalement de mon coude mais il resserra l’étau de se bras autour de mes épaules.
-Je t’en prie… Ne me déteste pas…
Ses mots, chuchotés si faiblement, me firent aussitôt relever la tête. Ce n’était pas l’habituel visage de Noctis, inexpressif et déconcertant que je rencontrais, mais un visage empreint d’une tristesse infinie… Au plus profond de ses yeux dorés brillait une faible lumière, semblant vaciller à tout instant. Quelle était cette expression ?
Il pencha avec délicatesse sa tête vers la mienne et m’embrasse une seconde fois. Je le laissais faire, totalement perdu. Il s’arrêta et me regarda droit dans les yeux.
-Je t’aime.
A ce moment, plus rien ne sembla compter dans mon existence à par lui ; Noctis. Cette vérité que j’essayais sans cesse de fuir me revint avec violence inouïe. Je l’aimais, moi aussi. Depuis le jour où je l’avais rencontré, j’étais tombé amoureux de lui. Si Corinna avait si facilement disparu de mon esprit c’est qu’il en était la cause. Depuis que j’étais devenu un démon, plus rien n’avait compté à par lui… Je le savais à présent…
Cette nuit là, j’eus le sentiment de ne jamais avoir été aussi heureux. Noctis, la personne qui comptait le plus à mes yeux s’était enfin ouverte à moi. Maintenant, peut importait ce qu’il ferait, il était mien, et ce, pour l’éternité. Mais paradoxalement, j’eus aussi l’impression qu’il avait fuit. Quand me disant cela et en agissant de cette façon, il faisait taire toutes mes questions… qu’il les fuyait, elles, mais ainsi que moi.

Comment ai-je pus me montrer aussi niais ?
Encore une fois, je me trompais. Le bonheur n’existait pas.
L’amour n’existait pas…

Le matin, à mon réveil, Noctis avait disparu. Il était introuvable…
Pendant plusieurs jours, je restais cloîtré dans ma chambre, incapable de penser et d’agir. Encore une fois il s’était joué de moi… Ca lui faisait donc si plaisir… Le trou dans mon cœur s’agrandissait de plus en plus à tel point que je me demandais s’il en restait quelque chose… Des tas de sentiments se mélangeaient en moi ; amertume, colère, haine, désespoir, tristesse, affliction… La honte. La honte d’avoir était ainsi trahit…

Ce n’est qu’au bout d’une semaine qu’il revint, accompagné d’une mystérieuse femme aux yeux noisette et à la longue chevelure brune. Je ne pus décrire la colère qui me submergeait. Après tout ce qu’il avait fait, il se sentait encore capable de revenir ! Même après ce mensonge…
Comme si rien ne s’était passé, il vint me présenter la personne qui l’accompagnait.
-Akatsuki, voici Miss Héloïse Amos, mon nouveau maître.
Ses deux derniers mots me figèrent sur place. Il… Il avait fait un nouveau pacte ?! Mon regard furieux croisa le sien, inexpressif. Qu’avait-il derrière la tête ? A quoi pensait-il ?! Une femme… Faire un pacte avec une femme… Depuis Corinna, la gente féminine n’était que fourberie et orgueil à mes yeux. Elles étaient d’un naturel si perfide… si écœurant…
Je serrais le poing, pris d’une colère noire. Ce type n’était qu’une ordure…
Ma rage ne faisait que gonfler en moi, menaçant d’exploser à tout instant. Respirant un grand coup, je quittais avec énervement la pièce, faisant claquer sourdement la porte derrière moi.
Je rentrais en fracas dans ma chambre, envoyant valdinguer toutes mes affaires par terre. C’était si humiliant ! Depuis le début il se fichait de moi… Noctis était bien le pire de tous… Il en avait fini avec son jouet et s’en était trouvé un autre… Le souvenir de cette fameuse nuit provoqua en moi des tourbillons de violence. Dardant du regarde le rideau qui cachait la fenêtre, je le faisais exploser en des milliers de bouts de tissus. Puis, je m’attaquais aux murs, déchirant en de grands lambeaux la tapisserie. Je ne pouvais même plus différencier haine et tristesse…
Je me laissais tomber sur mon lit et me roulais en boule, le cœur brisé. Pour une fois depuis des siècles, la suave idée de mourir était revenue me hanter…

Les jours passèrent, sans le moindre changement. Rien ne semblait avoir eut lieu. Noctis était toujours aussi froid et distant avec moi, passant tout son temps à s’occuper de son dénommé « nouveau-maître ». Rester dans cet endroit m’était devenu impossible. Je ne voyais même pas l’utilité de vivre avec eux. Cela relevait presque du cauchemar…
Pourtant, je n’arrivais pas à me résoudre de partir… Malgré ce que m’avait fait Noctis, mes sentiments n’avaient pas changé. Ces foutus sentiments… Lentement, ils me menaient à ma propre perte…


Plus le temps s’écoulait et plus ma santé morale chutait...Je ne sortais plus de ma chambre, y restant cloîtré jours et nuits. Je ne voulais pas en sortir. Non, je ne voulais pas le voir… Surtout pas au bras d’une autre… La vie était cruelle, si cruelle… J’avais compris cela depuis bien longtemps, depuis les années qui avaient précédé ma naissance.

Mais pour une fois, j’avais cru en ce rêve insensé,
Goûter au bonheur.


Ce n’est qu’au bout de trois mois que je revins à la raison. Rester dans cet endroit était tout simplement inutile. Rien, absolument rien, ne m’empêchait de partir. Et Noctis encore moins.
Avec empressement, je me préparais au long voyage que je projetai de faire. Où aller, mis à part le plus loin de cette maudite demeure ? Devais-je quitter l’Angleterre et rejoindre un autre pays ? L’Italie me plaisait bien, ainsi que le Japon. Japon… Intérieurement, je me giflais. Hors de question que j’aille dans ce pays ! Il devait sûrement s’agir du sien…celui de mon sosie…
Sur un coup de tête, j’optais donc pour l’Italie. En reprenant mon nom initial, je pouvais peut être me faire un nom là-bas… à présent, j’avais tous ce qu’il fallait, notamment certains pouvoirs, pour décider de mon futur.

Je partais la nuit même, un mince sac en toile sur l’épaule, contenant le strict de minimum. Aucunes affaires ne m’étaient propres, pendant ces trois années je n’avais que fait de vivre en parfait profiteur… Oui, il était enfin temps que je comprenne que je n’étais pas ici chez moi. Je l’avais voulu, au fond. Je l’avais même ardemment espéré… Mes ces espoirs avaient été vains.
Futiles.



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